Notre volonté est d’entretenir la relation entre les citoyens et l’œuvre en construction par le biais de ce site Internet. Par ailleurs, si on invite formellement les gens à des rendez-vous, on espère aussi des rencontres fortuites avec les baladeurs et plaisanciers qui n’étaient pas, de prime abord, venus échanger avec nous.
Évidemment, nous croyons en la nécessité de démocratiser le processus créatif, mais moins pour offrir aux gens la chance de participer que parce qu’ils nous fournissent du matériel inestimable : lieux communs, régionalismes, surnoms, etc. Le territoire nommé par ses habitants, voilà une matière riche pour les auteurs ! Suivant la piste « géodramaturgique », notre démarche de recherche pour Ô LANDING consiste à observer in situ des réalités que nous volons traduire en fiction. C’est ce que permet l’échange avec les citoyens.
Les concepts paradoxaux d’ouverture et de fermeture sont les dénominateurs communs qui relient entre elles toutes les sphères de recherches qui éveillent nos curiosités. Avec cette œuvre, nous nous appliquerons à faire et défaire les cloisons sur ces dualités : nord-sud, homme-femme, vieux-jeunes, ville-village, terre-eau, réalisme-abstraction et ainsi de suite, sans oublier dramaturgie-poésie.
Finalement, Ô LANDING est empreint de l’ADN artistique d’Alexandre Castonguay. Vivant et travaillant à Rouyn-Noranda, sa pratique traque la géosensibilité de la population. Il tente de traduire de manière artistique la façon singulière des Témiscabitibiens de parler à l’universel. Castonguay traque le territoire et utilise ses champs lexicaux ouvriers et forestier. À première vue, ce vocabulaire semble dénué de poésie, car il est trop familier et associé à la douleur et aux échecs du passé. L’auteur lui redonne de la colonne. Un sentiment de fierté qui rappelle aux gens pourquoi ils se sont ici enracinés. Castonguay veut exalter cette appartenance qui donne aux gens d’ici la conviction qu’ils vivent dans un espace-temps hors du commun.
C’est pourquoi Ô LANDING, qui provient de cette démarche authentique et enracinée, doit résonner haut et fort, partant du bout du quai pour voyager au-dessus de l’eau des lacs et des rivières. Que la vibration de la voix puisse s’allier au vent pour faire frémir les milliers de feuilles. Que les gens qui ont participé un après-midi à réfléchir à leur quotidien avec les auteurs puissent entendre le fruit de leur récit prendre son envol.
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